Mort du sculpteur réaliste Isidore Makalambuta Makika

Figure majeure de la sculpture congolaise, Isidore Makalambuta Makika a tiré sa révérence mercredi 23 avril à l’âge de 79 ans. Entre plongée dans le sacré des normes traditionnelles et exploration au creuset de l’art moderne, son œuvre est une philosophie résolument progressiste.

Né le 2 avril 1946 à Kilemba au Kongo Central, Makalambuta a toujours été porté par une passion lumineuse pour l’art. Homme affable, placide, fin culturel et artiste sculpteur émérite dans le panthéon auguste de l’art congolais, il a longtemps favorisé l’inclusion et le respect.

Influencé par plusieurs maîtres entre autres Wander Bertoni (à l’Académie des Beaux-Arts de Vienne), Henry Moore, Jean Arp, Makalambuta s’est appuyé sur une rigueur formelle et un tact pragmatique pour poser son identité de maître d’art investi dans la créativité.

Professeur à l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa, Isidore Makalambuta Makika est l’un des artistes qui ont meublé le parc de l’institution universitaire avec ses œuvres. Ému après la nouvelle du décès de cette figure de la sculpture, le Directeur général de l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa, le Professeur Henri Kalama Akulez a rendu hommage à un « gardien des valeurs kongolaises ».

« Très triste d’apprendre la disparition du Professeur Isidore Makalambuta Makika ! Je l’appelais Mbuta, parce que c’était un vrai Mbuta au sens propre comme au figuré du terme. Cher Mbuta, ta disparition laisse un vide parmi nous et nous prive d’une figure parentale au Département de sculpture », écrit-il sur ses réseaux sociaux atteré.

Notons que Makalambuta Makika figure parmi les quarante-neuf artistes congolais dont le travail a été présenté lors de l’exposition « Kitambi : Histoire, empreintes et fragments de l’art congolais » en novembre 2024 à l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa. Une exposition qui avait entre autres pour but de concilier les générations, stimuler la création d’un marché interafricain d’art et introduire des artistes congolais au marché international dans un modèle économique repensé de l’art congolais.

1 Response
  1. Emilie-Flore Faignond

    BIEN TRISTE.
    Le coeur a parfois besoin d’un peu de temps et de recul pour accepter certaines situations qui bousculent votre existence et vous remplisse l’âme de chagrin et nous plongent dans un océan de souvenirs qui vous ramènent à des années en arrière. Cela a été le cas pour moi quand par hasard avant-hier soir en faisant défilé mon fil d’actualité que j’ai appris avec une profonde tristesse le décès de L’Artiste Bronzier Maître Makalabuta.
    Non seulement un Grand Artiste mais aussi un EXCELLENT professeur aux Beaux Arts de Kinshasa. Bien des souvenirs ont submergés ma mémoire et aiguisé ma peine face à la perte de cet Artiste que j’ai connu et qui bien souvent en ami a franchi le seuil de notre maison à Kinshasa située su Zogo Ntolo dans la commune de la Gombe.
    Il a un peu fait partie de la famille et une belle complicité le liait à deux de mes enfants mon deuxième fils et ma défunte fille Samantha. Ayant eu la chance de le bien le connaître , j’ai appris à aimer son talentueux travail de sculpteur et je n’ai pas hésité à me procurer il y a plus de 30 ans des belles sculptures nées non seulement de son esprit créatif mais aussi de ses mains qui maitrisaient avec le savoir faire des Grands Artistes.
    La vie m’a semée en Belgique depuis quelques années mais je ne l’ai jamais oublié à l’instar des autres Grands Artistes que j’ai eu le privilège de connaître à Kinshasa. En 2015 j’ai eu la joie de le revoir aux Beaux Arts où je m’étais rendue comme à chacun de mes passages dans ma ville natale. Ce jour là nous avons posé ensemble Avec le Grand Artiste Roger Botembe. Ce fut de belles retrouvailles et nos yeux pétillaient de bonheur. Pépite de vie. Je ne pouvais pas me douter que je ne les reverrais plus jamais sur cette terre des hommes. D’autres photos sont sûrement classées dans mes nombreuses et précieuses archives. Les photos immortalisent des moments dont nous ne nous doutons pas au moment où elles sont prises du côté sacré qu’elles auront un jour pour la postérité.
    Je garde le souvenir d’un homme empathique qui adorait son travail de sculpteur bronzier. Son sourire à bien souvent réchauffé nos cœurs. Mes enfants et moi-même sommes très affectés par son départ. Quand ma fille a pris son envol il m’avait offert trois chandeliers nés de ses mains tout un symbole…Je devais continuer à veiller sur la flamme de la vie de mes fils même si j’étais brisée par la mort de ma fille unique. Il m’a apporté un grand soutien moral à une période très dure de me vie. Une de mes lucioles dans les ténèbres.
    Dans notre petite maison, dans celle de mes fils Maître Makalabuta reste présent et vivant mais bien plus encore dans nos souvenirs et nos cœurs .
    Que le Monde des Arts ne l’oublie jamais. C’est un de nos Grands Artistes qui est parti pour le Grand Voyage.
    Merci d’avoir existé Maître. Reposez en paix.
    Faignond Emilie-Flore

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